Publié le 19 novembre 2025

Événement : concert de Noël

Dim. 14 déc. 2025

« Les fastes de la musique italienne de la cour de Gonzague à celle de Louis XIV » – dimanche 14 décembre 2025

Le 14 décembre, le Petit Château de Sceaux accueillera la soprano Sarah Charles et le claveciniste Steve Bergeron pour un concert exceptionnel dédié aux fastes de la musique italienne, de la cour des Gonzague à celle de Louis XIV.

Orphée et Eurydice, deux figures allégoriques vêtues de drapés
Entourage de Simon Vouet (1590-1649), Orphée et Eurydice, vers 1640, huile sur toile, H.133 x L.95 cm. Collection particulière en dépôt au musée du Grand Siècle © CD92 / Julien Garraud

Note d’intention

À l’aube du XVIIe siècle, l’Italie se fait le berceau d’une révolution artistique majeure, plaçant l’expression des passions humaines au cœur de la musique. C’est dans ce contexte bouillonnant que s’ouvre l’histoire de l’opéra, dont les répercussions se feront ressentir jusqu’à la cour de France.

Le concert retrace les grandes étapes de cette filiation artistique, depuis la cour éclairée de Vincenzo Ier de Mantoue, haut lieu de mécénat et d’innovation, jusqu’à Versailles, où Louis XIV, séduit par l’Italie, fera éclore une forme lyrique typiquement française nourrie de ses modèles transalpins.

C’est à Mantoue, en 1607, que Claudio Monteverdi compose L’Orfeo, considéré comme le premier grand opéra de l’histoire. À travers cette œuvre, Monteverdi incarne la transition de la prima prattica, héritée de la Renaissance, vers la seconda prattica, où la musique s’efface devant la force du texte, illustrant et amplifiant chaque mot avec une expressivité nouvelle. Cette esthétique influencera toute l’Europe, et notamment la France.

Aux côtés de Monteverdi, d’autres figures majeures participent à cette mutation stylistique. Giulio Caccini, chantre de la liberté musicale, rejette l’austérité du contrepoint traditionnel pour privilégier la clarté du texte. Sa fille, Francesca Caccini, première femme compositrice d’opéra, perpétue et développe cet héritage. Elle se produira notamment lors des festivités célébrant le mariage de Marie de Médicis et Henri IV, marquant ainsi un premier lien direct entre la musique italienne et la monarchie française.

Cette influence se poursuit avec Girolamo Frescobaldi, de passage chez les Gonzague, qui transpose le style expressif des madrigaux dans sa musique pour clavier, ouvrant la voie à une écriture instrumentale plus libre et narrative.

L’œuvre de Monteverdi trouve un écho durable à Venise, où il devient maître de chapelle de la basilique Saint-Marc. Ses élèves, Francesco Cavalli et Barbara Strozzi, perpétuent son style. Cavalli deviendra l’un des compositeurs d’opéra les plus influents d’Italie, tandis que Strozzi, remarquable figure féminine, développe une œuvre vocale d’une intensité dramatique rare. Ce style vénitien sera directement importé en France, où il exercera une influence déterminante.

En effet, dès les années 1640, le cardinal Mazarin – lui-même d’origine italienne – invite en France les grands maîtres de l’opéra italien. Luigi Rossi, figure de l’opéra romain, fait représenter son Orfeo au Palais-Royal en 1647, faisant de cette œuvre la première production d’opéra en France. Quelques années plus tard, Cavalli est à son tour sollicité pour composer Ercole amante, à l’occasion du mariage de Louis XIV, et inaugure la somptueuse salle des Machines du palais des Tuileries.

Enfin, Antonia Bembo, élève de Cavalli, s’installe à Paris et entre sous la protection du Roi Soleil. Son recueil Produzioni Armoniche, dédié au souverain, mêle styles italien, français et latin en une synthèse soignée, témoignant de l’assimilation progressive du modèle italien au sein de la cour française.

Ce foisonnement d’influences aboutira à la création d’un genre spécifiquement français : la tragédie lyrique, conçue par Jean-Baptiste Lully, lui-même d’origine italienne, et profondément marqué par les oeuvres de Cavalli et de Rossi. Enraciné dans ses modèles italiens, l’opéra à la française se distinguera peu à peu par sa rigueur formelle et son attachement à l’union du théâtre et de la musique.

Interprètes

Sarah Charles est une soprano originaire de Paris. Membre de l’Académie de l’Opéra royal de Versailles, elle collabore avec des chefs tels que Stéphane Fuget, Hervé Niquet, Gaëtan Jarry, Massimo Quarta, Stefan Plewniak, Henri Chalet, Marco Angioloni ou encore Chloé de Guillebon. Elle chante dans des salles telles que l’Opéra royal de Versailles, le Capitol de Toulouse, l’opéra de Clermont-Ferrand et de Vichy, la cathédrale Notre-Dame de Paris ou encore le théâtre de la Fenice à Venise.

Passionné depuis toujours par la musique de danse et improvisée, Steve Bergeron débute ses études musicales en piano jazz. C’est après ce parcours universitaire qu’il décide de suivre sa passion pour le clavecin à l’Université de Montréal avec Luc Beauséjour, où il obtient son master. Il poursuit ses études auprès de Béatrice Martin à Paris. Il a eu la chance de profiter de l’enseignement d’Olivier Baumont, de Jean-Luc Ho et de Christophe Rousset à travers diverses master classes.

Informations pratiques

  • Dates : Dimanche 14 décembre 2025
  • Horaire : 15h
  • Durée : 1h30
  • 16 euros (tarif plein) / 12 euros (tarif réduit) / 6 euros (moins de 26 ans)
  • Uniquement sur réservation sur le mail du musée du Grand Siècle

Petit Château du Domaine départemental de Sceaux
9, rue du docteur Berger – 92330 Sceaux