L’ancienne caserne Sully, acquise par le Département en 2016, a été affectée au musée du Grand Siècle trois ans plus tard. Implantée dans le bas du parc de Saint-Cloud, elle est composée de deux bâtiments principaux, construits au XIXe siècle, présentant des lignes pures et un dessin géométrique en accord avec l’esprit du Grand Siècle.
La construction de l’ancienne caserne Sully a été décidée par Charles X dans le cadre de la protection du château voisin de Saint-Cloud. Acheté par Louis XVI à la fin du XVIIIe siècle, le domaine constitué par Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, était en effet devenu la résidence extra-parisienne du pouvoir exécutif à partir de Napoléon. Dans cette perspective, la caserne a été placée au bas de la rampe conduisant au domaine, appelée avenue « de la Grille d’honneur ». Une parcelle a alors été détachée des jardins et des terrassements importants ont modifié la topographie de cette partie du bas parc, aménagée par André Le Nôtre dans les années 1680.
Le bâtiment principal, destiné au logement de la cinquième compagnie des gardes du corps du Roi, a été élevé entre 1825 et 1827 par le service du génie de la Maison militaire du roi. Établi sur un plan en L, il abritait au rez-de-chaussée une écurie pour deux cents chevaux et, dans les quatre niveaux au-dessus, des chambres pour près de 300 hommes. En 1855, un pavillon a été ajouté au sud du terrain, destiné à la gendarmerie impériale ; il est appelé aujourd’hui pavillon des Officiers.
Après la défaite de 1870, l’édifice est restauré et occupé par le 101e régiment d’infanterie, qui y demeure caserné jusqu’à la Première Guerre mondiale : c’est à cette époque qu’apparaît pour la première fois le nom de « Sully », renvoyant à une figure consensuelle du XVIIe siècle, dans un contexte d’unité nationale face à l’ennemi allemand. La décision d’ouvrir l’autoroute de l’Ouest en 1935 a entraîné une modification sensible du site militaire : le déplacement de l’avenue de la Grille d’honneur vers l’est a conduit à amputer la parcelle d’une bande de 15 mètres de largeur environ et à la réalisation d’un imposant mur de soutènement en béton (1938-1940), propriété de l’État, œuvre de l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées Michel de Buffévent. En échange, l’Armée obtient un terrain pris sur le bas-parc au sud-est de la parcelle : elle y réalise deux grands bâtiments massifs coupant les vues sur le parc et un nouveau mur de clôture. En 1940, le site prend sa forme actuelle.
Occupée par la Wehrmacht durant la dernière guerre, la caserne est transformée après 1950 en bureaux pour la direction générale de l’Armement. L’armée quitte les lieux en 2008 et la caserne, qui ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques, est vendue par l’État au département des Hauts-de-Seine en novembre 2016.
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