Fouilles archéologiques

Le site retenu pour le musée, situé en bordure de Seine et longtemps occupé par des jardins, promettait d’être d’une grande richesse sur le plan archéologique. À la demande du département des Hauts-de-Seine, une première campagne de sondages, dirigée par Nicolas Girault au printemps 2021, est venue confirmer l’intérêt du site.

Entre septembre 2022 et mai 2023, des fouilles archéologiques d’ampleur ont donc été menées dans les différents espaces de l’ancienne caserne.

Cette campagne a été dirigée par Jean-David Desforges, du service archéologique interdépartemental Yvelines-Hauts-de-Seine sous le contrôle scientifique de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Ile-de-France et du Service régional de l’archéologie (SRA).

Neuf mois de chantier sur près de 2 hectares ont révélé de nombreux artefacts s’étirant de la Préhistoire à l’époque contemporaine, couvrant une période de près de 18 000 ans !

Parmi les éléments les plus remarquables mis au jour, citons :

  • des outils de plusieurs périodes du Paléolithique, mélangés aux blocs d’une falaise effondrée, indices plutôt probables d’un itinéraire menant à la Seine préhistorique ;
  • des trous de poteaux, traces de maisons de l’âge du Bronze ancien, accompagnés de foyers et d’objets quotidiens des premiers agriculteurs ;
  • une voie romaine axée Nord-Sud qui desservaient l’agglomération antique de Novigentum, le futur Saint-Cloud, mais qui peut reprendre un vieux chemin gaulois ;
  • des traces d’un bâtiment carolingien construit le long de cette ancienne voie ;
  • de multiples indices du faubourg médiéval entre Saint-Cloud et Sèvres, auxquels se mêlent des jardins de grandes demeures aristocratiques de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne ;
  • le grand parc de l’hôtel particulier du duc de Charost, gendre de Nicolas Fouquet, qui est acheté pour le profit du prince Philipe d’Orléans, frère de Louis XIV ;
  • les multiples remaniements de cette partie du domaine du palais de Saint-Cloud, avec fontaines, parterres « à la Française », statues et vasques, et la Petite Orangerie, appelée parfois la serre aux fleurs de la Reine, découverte presque intégralement ;
  • les traces de transformations du parc, après son acquisition par Louis XVI, consistant principalement à combler un dénivelé, avec les gravats d’un autre chantier clodoaldien : la démolition de l’église de Saint-Cloud et de son quartier, à la veille de la Révolution ;
  • les indices des festivités des Clodoaldiens dans cette partie du parc, avec un estaminet, qui côtoyait salles de bal, boutiques et restaurants ;
  • les traces du chantier de construction de la caserne et son quotidien, des latrines jusqu’au massif portant le mât des couleurs. Le quotidien des soldats durant plus d’un siècle peut être étudié, y compris l’occupation des Prussiens. Forges, poudrière, cuisines sont autant de lieux que les archives négligent mais que l’archéologie peut faire parler.

Une partie de ces éléments sera exposée au public dans une salle spécialement dédiée à l’histoire du site, au rez-de-chaussée du musée et accessible gratuitement.

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