Pour la réalisation des travaux du musée sur le site de l’ancienne caserne de Saint-Cloud, le département des Hauts-de-Seine a choisi la formule du marché public global de performance. En mars 2020, trois entreprises ont été retenues pour participer au dialogue compétitif : Bouygues, Vinci et Fayat Bâtiment. En mars 2022, le jury a désigné comme lauréat le groupement porté par Fayat Bâtiment, dont le projet a été conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, avec le scénographe Frédéric Casanova (Atelier FCS).
Le département des Hauts-de-Seine investit près de 110 millions pour la réalisation de ce grand projet culturel.Le programme établi par la Mission de préfiguration et la Direction des Bâtiments comprend :
Il était demandé aux candidats de restaurer sans les modifier les deux bâtiments historiques du site, la caserne royale et le pavillon des Officiers ; de démolir les autres bâtiments militaires sans valeur architecturale ; de ne bâtir qu’un seul édifice neuf ; enfin d’aménager des jardins.
Architecte et ingénieur, Grand Prix national d’architecture en 2006 mais aussi Médaille d’or de l’Académie d’architecture, Rudy Ricciotti est également connu pour ses nombreuses réalisations de musées : département des Arts de l’Islam au musée du Louvre, musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée – MuCEM à Marseille, La Boverie – Centre International d’Art et de Culture de Liège en Belgique… Il est représentatif d’une génération d’architectes capables d’allier puissance de création et culture constructive.
Le projet que nous portons propose une orchestration du site de l’opération, avec mesure et justesse. Toute action portée à cet endroit, ne peut se déployer que dans une recherche d’équilibre et de légèreté. Il en va de nos responsabilités urbaine et historique. Rééquilibrage architectural et urbain, paysager, pour in fine, une métamorphose de l’esprit des lieux.Rudy Ricciotti
Le projet que nous portons propose une orchestration du site de l’opération, avec mesure et justesse. Toute action portée à cet endroit, ne peut se déployer que dans une recherche d’équilibre et de légèreté. Il en va de nos responsabilités urbaine et historique. Rééquilibrage architectural et urbain, paysager, pour in fine, une métamorphose de l’esprit des lieux.
Rudy Ricciotti
L’ancienne caserne Sully, située dans le bas du Domaine national de Saint-Cloud, est composée de deux bâtiments principaux : un grand édifice du règne de Charles X de 6 300 m² (1825-1827), dont les lignes pures et la symétrie sont en accord avec l’esprit du Grand Siècle, et le pavillon des Officiers de 1 100m², plus tardif (Second Empire), mais dessiné dans le même style.
Le projet de Rudy Ricciotti propose une orchestration du site avec mesure, dans une recherche d’équilibre et de sobriété. Toute la complexité de cet équilibre est l’un des enjeux de l’opération : transformer sans abîmer ni dénaturer les deux bâtiments historiques conservés. Il est ainsi mené en conformité avec les exigences des Monuments historiques, alors même que le site n’est pas protégé : restauration des façades et toitures dans leur état d’origine, restitution des menuiseries de fenêtres en bois, conservation d’une partie des arcades des anciennes écuries à l’intérieur.
À l’intérieur de l’ancienne caserne royale, le projet prévoit la réalisation de deux grands niveaux au lieu de quatre étages de chambrées, et la réalisation d’un grand escalier en béton suspendu à deux volées, geste architectural qui vient sublimer l’accueil du visiteur.
Le « Belvédère », seul bâtiment neuf du projet, s’inscrit dans la tradition du pavillon ou de la folie architecturale, au sens historique du terme. Il accueillera un certain nombre de fonctions muséales complémentaires.
D’une architecture précieuse et savante, véritable sculpture minérale, le Belvédère est habillé d’une colonnade d’arbres de béton de fibres à ultra hautes performances (Befup). Ce matériau nécessite une certaine initiation en mathématiques appliqués, et stéréotomie, en recherche appliquée à la physique des solides. L’architecture savante du Grand Siècle trouve ici un héritage à la hauteur des enjeux attendus : l’apparition légère du pavillon du Belvédère vient prendre place logiquement dans la grille de composition du plan de l’ancienne caserne Sully.
Une proposition paysagère vient compléter les espaces muséographiques pour faire apparaître un ensemble cohérent. Le projet fait la part belle à plusieurs jardins :
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