Depuis sa construction vers 1660 pour Nicolas Boindin, notaire au Châtelet de Paris, le Petit Château de Sceaux a connu de nombreuses transformations. Cette demeure placée entre cour et jardin présentait en effet, à l’origine, des façades associant la pierre et la brique, ce pourquoi on la nommait parfois la « maison rouge ». La maçonnerie actuelle ne comprend pourtant plus aucune brique, ce qui implique que l’édifice a été l’objet, semble-t-il à la toute fin du XVIII^e siècle, d’une importante campagne de modification, au cours de laquelle ses façades ont été fortement remaniées. Cette intervention a pu être motivée par le désir de multiplier les fenêtres – et donc d’accroître la luminosité à l’intérieur –, car elles étaient à l’origine moins nombreuses qu’aujourd’hui.

L’état du Petit Château après ce remaniement fondamental est documenté par des photographies prises à la fin du XIX^e siècle ou au début du XX^e siècle. En dépit du lierre qui a longtemps recouvert la façade sur cour, on y reconnaît aisément l’édifice qui abrite désormais la préfiguration du musée du Grand Siècle. En regardant de plus près ces images, on peut néanmoins repérer un certain nombre de différences avec l’état actuel. Les identifiez-vous sur la photographie que voici ? Sinon, vous pouvez cliquer dessus pour voir une vue du Petit Château aujourd’hui…

La comparaison montre que l’environnement du Petit Château a évolué. Le grand arbre qui agrémentait la cour n’existe ainsi plus (il est tombé lors d’une tempête). Sur la gauche, le mur qui séparait la cour principale de l’ancienne basse-cour le long du bâtiment dédié aux services, dit « la Courge », a été détruit (1995). Mais la façade elle-même a aussi été transformée. Sur la photographie ancienne, on voit ainsi que les deux fenêtres situées à gauche de la porte d’entrée étaient alors réduites à de simples petits ovales. Les deux baies situées de l’autre côté de la porte d’entrée, plus grandes que les autres, étaient les seules à avoir des grands carreaux. Surtout, toutes les fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage avaient alors une forme parfaitement rectangulaire. Or, aujourd’hui, la partie haute de ces fenêtres présente une forme légèrement cintrée. L’état ancien est encore visible sur des photographies prises en 1972, au moment où l’on commençait un ravalement des façades de l’édifice qui, propriété départementale, abritait depuis 1949 la bibliothèque municipale de Sceaux. C’est donc alors que les fenêtres de la façade sur cour ont été modifiées et qu’on leur a donné leur aspect actuel, reproduisant celui des fenêtres de la façade sur le jardin.

Vous avez fréquenté la bibliothèque municipale de Sceaux lorsqu’elle était installée au Petit Château et vous avez des photographies ? Aidez-nous !

On mesure ainsi l’intérêt que peuvent avoir les vues anciennes du Petit Château pour comprendre ses évolutions successives. Si vous disposez de photographies, nous vous serions donc reconnaissants de nous en envoyer une reproduction en cliquant ici.

Vous nous aiderez ainsi à mieux comprendre son passé et à bien préparer son futur !