Figure littéraire du Grand Siècle, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy (1652-1705), publie quelques romans et mémoires sur les cours d’Europe qu’elle a fréquentées, avant de faire paraitre en 1697 l’ouvrage qui lui vaut la célébrité, les Contes de fées, suivi en 1698, des Contes nouveaux ou les Fées à la mode. Construits comme des aventures romanesques où se mêlent l’influence de la pastorale, du théâtre et du roman contemporains, ses contes, tels que L’Oiseau bleu, La Belle aux cheveux d’or ou Babiole, peignent des univers merveilleux et inquiétants, peuplés de monstres, où les métamorphoses y tiennent une grande place. Très libre dans son écriture, Madame d’Aulnoy utilise les contes pour dénoncer certains travers de la cour de Louis XIV, en usant d'allégories et de satires. À cet égard, ses contes sont souvent rapprochés des fables de Jean de La Fontaine qui, sous une apparente légèreté, livre une vision critique de la société du XVIIe siècle.