Cycle de conférences : les "Cold Cases" du Grand Siècle

 

Des conférences passent en revue les grandes affaires criminelles non élucidées du XVIIe siècle.

Au Petit Château de Sceaux, les équipes de la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle reviennent sur des énigmes passionnantes.

Par Alexandre Gady, directeur de la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle
Jeudi 9 novembre à 18h00 (1h30)

Le 14 mai 1610, profitant d’un embarras de la circulation aux Halles, un fou nommé Ravaillac poignardait Henri IV dans son carrosse ; touché à mort, le souverain mourut quelques heures plus tard au Louvre, où son corps fut ensuite exposé publiquement, avant ses funérailles à Saint-Denis. La condamnation de Ravaillac, son supplice atroce place de Grève, n’ont cependant pas empêché les contemporains, puis les historiens, de douter de la version officielle, cherchant plutôt dans ce régicide la preuve d’un complot. En accusant tantôt des membres de l’entourage même d’Henri IV, tantôt des princes étrangers, voire des catholiques théoriciens du régicide, ces versions ont sans doute dressé un portrait « logique » d’une affaire complexe, qui conserve encore bien des côtés obscurs. L’assassinat d’Henri IV continue ainsi d’agiter les débats jusqu’à nos jours. 

 

Par Etienne Faisant, responsable du centre de recherche à la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle
Jeudi 16 novembre à 18h00 (1h30)

Le 19 novembre 1703 meurt à la Bastille un homme « dont le nom ne se dit pas ». Depuis plus de trois siècles, l'identité de ce mystérieux prisonnier a suscité bien des interrogations et les hypothèses les plus folles, à commencer par celle d'un jumeau de Louis XIV, lancée par Voltaire et popularisée par Alexandre Dumas. Aucune réponse définitive n'a encore pu être apportée à ce qui reste l'une des énigmes les plus célèbres de l'Histoire, mais les recherches menées pendant des décennies ont permis de mieux comprendre nombre d'aspects de ce "secret de l'État".

 

Par Virginie Desrante, conservatrice en chef du Patrimoine à la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle
Jeudi 23 novembre à 18h00 (1h30)

Le 23 septembre 1632, au couvent des Ursulines de Loudun, en Anjou (actuel département de la Vienne), la mère supérieure Jeanne des Anges et deux de ses consœurs sont prises de convulsions pendant la messe, hurlent des blasphèmes et recrachent l’hostie. Urbain Grandier, jeune et séduisant prêtre jésuite d’une paroisse de la ville, est accusé de les avoir ensorcelées : il est condamné au bûcher pour sorcellerie en août 1634.
Le puissant cardinal de Richelieu semble s’intéresser de près à cette affaire, qui pourrait paraître ordinaire dans une France occupée à chasser toutes formes d’hérésies et où les affaires de sorcellerie ne sont pas rares. 
Vraie possession ou machination politique ? Qui est vraiment Urbain Grandier ? De quoi était-il réellement coupable ?

 

Par Frédérique Lanoë, conservatrice à la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle
Jeudi 30 novembre à 18h00 (1h30)

Des faubourgs parisiens à la cour de Versailles, l’Affaire des poisons demeure l’une des plus grandes histoires criminelles du XVIIe siècle. Le lieutenant général de police La Reynie est missionné pour diligenter une enquête minutieuse sur des décès inexpliqués, tandis que poudres de successions, messes noires, rites sacrificiels fleurissent à la cour comme à la ville... Un tribunal spécial est créé, la Chambre ardente, qui instruit l’affaire de 1679 à 1682 et met au jour un réseau de malfaiteurs très organisés, où pullulent sorcières et faux prêtres. Horrifié par la lecture des procès-verbaux par les dénonciations de plus en plus nombreuses (442 accusés), dans lesquelles sont cités des noms de personnalités comme Jean Racine ou de certains de ses proches comme les sœurs Mancini, et jusqu’à la favorite en titre, Mme de Montespan, Louis XIV ordonnera leur destruction, enveloppant de mystère cette sordide affaire qui jette une ombre sur son règne...