Clytie changée en tournesol

De Jean-François de Troy (1679-1752)

Entre avril et novembre 2024, la restauration de l'œuvre a été menée par la restauratrice Hélène de Ségogne pour la couche picturale, et le restaurateur Jean-Pascal Viala pour le support.
 

Le constat d’état et le diagnostic de l’œuvre

Le châssis, sur lequel est tendue la toile, est en bois de résineux. Il n’est pas d’époque et peut dater d’une restauration de la seconde moitié du XXe siècle. Lors de cette précédente intervention, la toile d’origine, usée, a été doublée par une nouvelle toile en lin pour consolider le support. Cependant, le diagnostic montre que le rentoilage ne remplissait plus sa fonction et entraînait d’importants soulèvements de la couche picturale.

La couche picturale présente des empâtements qui ont été écrasés lors du rentoilage. Fortement oxydé, le vernis a pris une teinte jaunâtre altérant la lecture des couleurs d’origine. Les mastics d’anciennes interventions dépassent les zones à traiter et engendrent des reliefs bombés dans la peinture. Sur l’ensemble de la surface de l’œuvre, et notamment en périphérie, on observe de nombreuses retouches débordantes et dissonantes, visibles à l’œil nu et sous rayonnement ultraviolet. Le vieillissement du revêtement provoque également des craquelures d’âge fines, fissures légères, et des craquelures d’âge en faïençage, fissures formant un motif plus marqué.

Première phase : intervention sur la couche picturale

Lors d’un refixage antérieur, de la cire s’est incrustée dans les écailles en cuvette et les craquelures. La restauratrice a entrepris un décrassage minutieux de la surface picturale. Les repeints débordants ont été enlevés.

Deuxième phase : intervention sur le support

Pour l’intervention sur le support, l’œuvre a été transférée à l’atelier de Jean-Pascal Viala pour reprendre l’ancien rentoilage devenu inadapté. Une nouvelle toile est ainsi collée à l’arrière de la toile usée. Le collage s’effectue à l’aide d’un adhésif à base de colle animale ou végétale. Cette opération est destinée à renforcer la tension de la toile et à réduire les déformations afin de favoriser la bonne conservation de la matière picturale.

Troisième phase : intervention sur la couche picturale

Après le rentoilage, Hélène de Ségogne a comblé les manques avec un mastic puis réintégré les usures et lacunes avant d’appliquer un vernis final pour protéger l’œuvre.