Entourage de Charles Le Brun (1619-1690)

Crucifixion
Huile sur toile, Vers 1650, 62 x 47 cm, Cadre en bois sculpté et doré Louis XIV
Inv. 2022.19.1
Don de Denis Coekelberghs en 2022
 

Présentation de l’œuvre 

Cette Crucifixion rassemble quatre personnages autour du Christ mourant : la Vierge Marie est soutenue par saint Jean à droite, saint Jean-Baptiste désigne le Christ à gauche et Marie-Madeleine est assise au pied de la croix. Une cinquième personne a été esquissée puis recouverte d’un repeint : il s’agit de saint François agenouillé.

La composition a été rapprochée d’une œuvre décrite par Nivelon, le biographe de Charles Le Brun : lors de son séjour romain, le peintre avait réalisé un « crucifix » envoyé à Malte pour décorer l’oratoire du Grand Maître Jean-Paul de Lascaris (1560-1657). De même dimension que notre tableau, il est décrit comme peint sur cuivre par Nivelon, qui le signale à Paris à la fin du siècle. Cette œuvre est depuis considérée comme perdue (voir B. Gady, L’ascension de Charles Le Brun, Paris, 2010, p. 143 et note 497).
 

Restauration

Avant sa présentation au Petit château de Sceaux et dans la perspective de son accrochage dans le futur musée à Saint-Cloud, l’œuvre avait besoin d’une intervention de conservation-restauration.

Un dossier d’imagerie scientifique a été réalisé avant l’intervention de restauration afin d’étudier le repeint masquant aujourd’hui le cinquième personnage de la composition placé entre saint Jean Baptiste et Marie Madeleine. On devinait déjà une silhouette d’homme accroupi, mais des détails supplémentaires ont pu être observés. Ainsi, la main du saint apparaît sur le dos de Marie-Madeleine, le pli de la manche et le vêtement sont facilement identifiables, et les contours du visage permettent de comprendre que le regard du saint était orienté vers le Christ. La présence de ce personnage, saint François, est cohérente avec la description que Nivelon donne du tableau pour le Grand Maître de l’Ordre de Malte.


La reprise du rentoilage a été réalisée par l’Atelier Centaure (spécialiste support toile). La couche picturale a été restaurée par Eléna Duprez : les repeints désaccordés ont été nettoyés puis réintégrés de manière illusionniste. Déjà visible avant la restauration, le repeint formant une masse sombre a été conservé car il appartient à l’histoire matérielle de l’œuvre, mais ses contours ont été atténués pour ne pas brouiller la lisibilité de la composition. 

 


Le musée du Grand Siècle remercie M. Denis Coekelberghs, donateur de l’œuvre, pour sa contribution à l’enrichissement des collections. L’œuvre sera accrochée dans la salle « Oratoire » de la séquence sur l’art de vivre du futur musée de Saint-Cloud, et permettra d’aborder les pratiques de la dévotion privée au XVIIe siècle. En attendant l’ouverture du site de Saint-Cloud, l’œuvre sera présentée dans les salles du pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle au Petit château de Sceaux.