Jean-François de Troy (1679-1752)
Autoportrait
Huile sur toile rentoilée
Dimensions : 50,3 cm x 38,7 cm x 2 cm
Inv. 2020.1.188
Alors qu'il est fraîchement nommé Directeur de l'Académie de France à Rome, Jean-François de Troy réalise son autoportrait. Plusieurs versions de l'œuvre existent. Celle qui est conservée au musée du Grand Siècle le montre cadré en buste.
L’œuvre a été confiée ces derniers mois aux pinceaux de la restauratrice Hélène de Segogne pour retrouver un meilleur état de présentation.
L’enjeu de cette restauration est double :
- réparer un enfoncement de la toile et une griffure de 12 cm sur la couche picturale occasionnés par un petit accident
- reprendre la dernière restauration de l’œuvre, qui a vieilli : même si elle n'est pas très ancienne (le tableau ayant été restauré dans la seconde moitié du XXe siècle), le vernis, ayant jauni, altère considérablement notre perception de la gamme chromatique originelle et les anciennes zones repeintes se sont abîmées. Ces altérations sont devenues notamment très visibles sur les joues : la teinte des anciennes restaurations qui se sont matifiées a viré, devenant dissonante par rapport à la touche du peintre. Les mastics sous-jacents, dont le rôle était de faire adhérer les zones repeintes, se sont retractés, occasionnant des reliefs et des lacunes.
L’enfoncement a été doucement repris grâce à un par apport localisé de chaleur, d'humidité et d'un peu de pression. Le long de la griffure, les écailles de peintures soulevées ont pu être refixées grâce à de la colle de poisson, méthode traditionnelle.
Le retrait de l'ancien vernis a permis de retrouver la subtilité de la gamme des coloris froids dans les étoffes : le violine du manteau, le frissonnement du satin noir du cordon de Saint-Michel - que le peintre avait reçu du roi en 1737. Après le retrait des anciens mastics et restaurations, la restauratrice repose de nouveaux mastics teints en rouge comme la couche préparatoire du tableau posée par l'artiste, et procède ensuite à une retouche illusionniste, au ton de l'original.
Si le tableau est plutôt en bon état de conservation, avec une matière picturale épaisse, un coup de pinceau spontané et bien visible, les zones restaurées présenteront toujours une zone de fragilité : les pigments et les matières employées ne vieillissent pas de la même manière que l'original, sans compter l'évolution des techniques de restauration.