Atelier parisien
Cabinet
Vers 1640
Ébène et bois noirci, marqueterie de bois de rapport, ivoire et corne teintée
H. 215 cm; L. 202,4 cm; P. 59 cm
Inv. 2023.16.1
Le grand cabinet en ébène exposé dans la salle « Art de Vivre » du Petit Château a été restauré à l’automne 2024 afin d’assurer sa bonne conservation et en vue de son exposition dans le parcours permanent du futur musée du Grand Siècle. Il trouvera place dans la salle « Manufactures et Savoirs-faires ». L’œuvre a été confiée à Sylvain Lucchetta, spécialisé dans le mobilier et les supports bois.
La restauration répond à des enjeux de conservation de l’œuvre. Très sensible aux variations de température et d’humidité, le bois est un matériau particulièrement fragile.
Le placage d’ébène, ainsi que les moulures s’étaient soulevés par endroits tandis que les charnières des vantaux se désolidarisaient sous leur poids (environ 30 kilogrammes chacun !) et du fait des ouvertures répétées du meuble.
À l’intérieur du cabinet, une des tablettes présentait d’importantes déformations mettant en danger le fragile assemblage de marqueterie. Elle ne coulissait plus avec le reste du meuble et les frottements engendrés par les manipulations avaient rayé la marqueterie.
Avant de commencer la restauration, un démontage des deux grands vantaux s’est avéré nécessaire, afin de vérifier les fixations des charnières et faciliter les opérations ultérieures.
Chacun des vantaux pesant près de 30 kg, il s’agit d’une opération délicate. À l’avenir, les portes du cabinet resteront closes afin que le poids des portes ne déforme plus les charnières.
Deuxième phase : collage et comblement des lacunes
Une fois le démontage terminé, le restaurateur a réduit les soulèvements des feuilles de bois plaquées et recollé les éléments désolidarisés grâce à des infiltrations de colles suivies d’un pressage à froid avec des presses, des sangles de coton, des coins et des calles.
La tablette déformée a été redressée grâce à un comblement en bois ajusté appelé « flipot ». Il est de nouveau possible de tirer la tablette sans qu’il n’y ait de frottements nuisibles à sa surface, dont les couleurs sont parfaitement conservées.
Troisième phase : retouches
Le restaurateur a achevé la restauration en retouchant les lacunes avec des peintures de conservation réversibles, avant que le cabinet ne soit remonté avec ses deux vantaux.
